Techno quoi ?
No comment
DANS QUELLE SITUATION EST VOUS ?
25 ans : Surinvestir l'entreprise
Le premier job est une naissance. Il implique un changement d'image de soi et un changement d'environnement : renoncer à l'adolescence et au confort du domicile parental, choisir de s'identifier à un métier, à un secteur, à une entreprise avec ses rites et ses valeurs. Certains, incapables de faire ce deuil, se réfugient dans le statut d'éternel étudiant. D'autres foncent tête baissée dans la vie active. Ayant perdu leurs anciens repères, ils surinvestissent leur vie professionnelle sans l'avoir vraiment choisi et s'adonnent sans modération aux premières ivresses du travail salarié. Ils se suradaptent à l'entreprise, lui appliquent abusivement les seuls modèles qu'ils connaissent : celui de la famille (faire plaisir à son chef, être le préféré ou le rebelle, le second, etc.) ou celui de l'école (avoir de bonnes notes, préparer parfaitement ses dossiers, faire ses devoirs le dimanche à la maison...). Cette période engendre une intense fatigue physique : le changement de rythme biologique coïncide avec les premières responsabilités familiales. La plupart du temps, une étape importante est franchie lorsque le jeune professionnel se heurte à ses premiers échecs.
30 ans : Surmonter ses premiers échecs
Mais surmonter l'échec implique d'abandonner l'idée que tout dépend de notre propre volonté pour reconnaître humblement que le patron, les consommateurs, les collègues n'ont pas forcément le même raisonnement ni les mêmes objectifs et que l'on n'a pas toujours de prise sur eux. Etre capable d'intégrer ou, mieux, de revendiquer ses échecs permet de passer une étape supplémentaire dans la vie professionnelle.
40 ans : Assumer les responsabilités et la solitude du "chef "
Devenir un " chef " - accéder à une responsabilité - impose, en effet, un nouveau deuil : celui d'être aimé. Quel que soit son niveau, le responsable fait l'expérience de la solitude. Combien de cadres compensent celle-ci par des comportements symptomatiques qui vont du " donjuanisme " à la névrose obsessionnelle, en passant par des crises de dépression, des somatisations, des épisodes maniaques. A la base, toujours le même phénomène de surinvestissement : la personne disparaît derrière sa fonction. Le " que faites-vous dans la vie ? " des dîners en ville borne l'horizon de la définition sociale au faire et au paraître. Le licenciement, la mutation imprévue seront vécus comme une perte d'identité. L'approche de la cinquantaine aussi.
50 ans : Accepter l'arrivée de challengers plus jeunes
A trop faire le grand écart, pourtant, certains quinquagénaires se retrouvent loin de leurs compétences de base et incapables d'évoluer. 50 ans, c'est l'âge où l'on reste plus d'un an au chômage, incapable de se redéfinir et de surmonter la rupture (" pressé comme un citron ! "), c'est l'âge des placards dorés pour les dirigeants crispés sur leurs modes de fonctionnement obsolètes. Mais c'est aussi l'âge où, n'ayant plus rien à prouver, on ose enfin se lancer dans l'aventure d'une création d'entreprise ou d'un changement radical d'activité. Pour d'autres, qui vivent sur les maigres dividendes de trente ans de bons et loyaux services, l'approche de la retraite est vécue comme une véritable mort professionnelle.
60 ans Faire le deuil de sa carrière
Au premier étage d'une banque d'affaires parisienne, s'ouvre un couloir surnommé la "galerie des ancêtres". Tels des fantômes, les anciens cadres, incapables de décrocher, bénéficient là d'un petit bureau où ils viennent occuper la vacuité d'une existence dépourvue de sens depuis qu'elle n'est plus structurée par les responsabilités. Le travail, cette drogue dure, fabrique aussi ses toxicomanes. La crise de la retraite actualise l'angoisse de disparaître et précipite ses victimes dans le déni (rester dans le coup à tout prix), la dépression ou la dépersonnalisation (" Lorsque je rencontre quelqu'un, je ne sais plus comment me présenter ", confie cet ancien fonctionnaire).
Les crises professionnelles, par essence transitoires, permettent de mûrir et de se renouveler. Mais il est également possible qu'elles débouchent sur une profonde remise en cause et fassent émerger des problématiques plus profondes, nécessitant une aide thérapeutique.
Or, si la plupart des gens acceptent de se faire aider pour résoudre leurs problèmes psychologiques, sexuels ou relationnels, ils restent trop souvent seuls face à leurs problèmes professionnels, comme si le travail et la maison appartenaient à des galaxies différentes. Ce clivage injustifié aboutit juste à faire traîner les choses des mois ou des années. La vie professionnelle fait partie de la vie : les mêmes causes y produisent les mêmes effets ; les solutions qui valent pour l'une valent également pour l'autrE
REFLECHIR : La réflexion ne nuit pas à l'action
- Le bilan de compétences : chaque salarié y a droit au bout de 3 ans d'activité professionnelle. Réalisé par un cabinet spécialisé, il peut être financé par l'entreprise (12 000 à 45 000 F) ou pris en charge par l'AFR. Renseignements auprès de l'Unité de gestion des bilans de compétence : 01.42.53.09.85.
- L'outplacement : réservé aux salariés licenciés, il permet de faire le point, de déterminer un projet professionnel et de mettre en œuvre une recherche d'emploi efficace. Financé par l'entreprise, il coûte plutôt cher (50 000 à 100000 F). Renseignements auprès de l'Ascorep, organisme professionnel regroupant les principaux cabinets : 01.53.62.84.51.
- Le coaching : technique récente, elle a pour but d'accompagner la personne dans son développement professionnel. L'heure de coaching coûte entre 500 et 4 000 F. Société française de coaching : 01.42.24.12.84.
- L'Apec et l'ANPE mettent à la disposition de leurs adhérents (en recherche d'emploi uniquement) des Chéquiers bilan permettant de prendre en charge la quasi-totalité d'un accompagnement. Renseignements : 3615 Apec et agences ANPE.
- La psychothérapie : une crise professionnelle exprime souvent une problématique personnelle. Une thérapie d'accompagnement aidera à poser les vrais problèmes et à retrouver une nouvelle dynamique.